COPIE DE CORRESPONDANCE AU CHEF DU BLOC QUÉBÉCOIS EN DATE DU 15 AOÛT DERNIER — sans réponse à ce jour...
En route pour Saint-Pierre et Miquelon, nous faisions escale à Saint John’s Newfoundland (Je ne suis toujours pas capable d’écrire, ni de prononcer « Newfoundland and Labrador »… comment le Québec d’aujourd’hui peut-il tolérer cela ? Face à cela, Duplessis, au moins, aurait fait, certainement pas l’indépendance, mais au moins une sainte colère… o tempora, o mores !).
Au cours du lay-over de quelque deux heures à Saint John’s, nous avons pu assister (en début d’après-midi) à l’atterrissage de quatre C-130 de l’aviation militaire américaine. Des camions-citernes Esso se sont empressés de venir les ravitailler, cependant que des fourgonnettes emmenaient les passagers et/ou l’équipage (et leurs kit-bags) on ne sait où.
Quinze jours plus tard, lors du vol de retour, nous avons constaté (à l’heure du souper) que des C-130 étaient stationnés sur le tarmac du même aéroport.
Voici les questions qui me travaillent :
· Depuis quand et selon quelle(s) entente(s) les forces armées américaines peuvent-elles utiliser des aéroports civils canadiens pour des opérations de ce type (à ce que je sache, il y a des aéroports militaires pour cela -je sais que l’aéroport de Saint John’s était à l’origine un aéroport militaire, il y a donc peut-être des « droits acquis » pour les « forces »- -il se peut aussi qu’il s’agisse d’un contrat « privé » entre « l’administration aéroportuaire » et dieu sait qui--) ?
· Y a-t-il d’autres aéroports civils canadiens qui accueillent ainsi des aéronefs militaires américains ?
· A-t-on mis en place des mesures de sécurité afin de protéger l’aéroport de Saint John’s, ses utilisateurs civils, et le cas échéant, les autres aéroports civils concernés (à ce que je sache, les USA sont en guerre, et je ne voudrais pas devenir, lors d’un prochain transit par Saint John’s ou ailleurs, un « dommage collatéral » si quelqu’un qui en voulait aux USA -et ce n’est pas ça qui manque- s’avisait de s’en prendre aux cibles militaires que constitueraient à ses yeux des C-130 en plein ravitaillement –on peut imaginer les dégâts s’il s’agissait de C-130 remplis à bloc de kérosène en vue d’opérations de ravitaillement en vol-) ?
Que l’accueil, qui semble régulier, de ces appareils soit « permis » ou non, le fait demeure : cette pratique, dans le contexte actuel, peut faire d’un aéroport civil une cible militaire. Il serait donc normal que le gouvernement agisse en conséquence et le fasse savoir (question que ceux et celles qui, notamment à Saint John’s et Halifax, portent des T-shirts qui proclament leur « appui à la mission » comprennent bien les conséquences –et les coûts réels- de cette dernière).
Que les Rambos « professionnels » de Gagetown, de Valcartier, de Petawawa ou d’ailleurs aillent se faire sauter (dans tous les sens du terme : il paraît que c’est effectivement ce qu’ils –et elles- font) en Afghanistan, c’est une chose… mais prendre des chances avec la vie des civils, c’est une autre affaire.
Je comprends que le Bloc ne veuille pas voter pour mettre fin à la « mission » tout de suite pour diverses raisons qui lui appartiennent.
Mais il demeure que, compte tenu de toutes les « inconnues » (comme les C-130 à Saint John’s et probablement ailleurs), la prudence la plus élémentaire dicte que « nous » nous retirions de la « mission » très rapidement.
Je suggère d’ailleurs à tous et à toutes de lire (ou de relire) le New York Times de dimanche dernier qui présentait un charmant résumé des pertes encourues par la « coalition » en Afghanistan…
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