jeudi 20 septembre 2007

La révolution permanente de la bourgeoisie

L’époque actuelle a démontré de façon éclatante, s’il en était encore besoin, la pertinence des propos de Marx au sujet de la nature profondément révolutionnaire de ce qu’il appelait à l’époque « la bourgeoisie ». Ce que Marx ne pouvait prévoir, c’est que la « bourgeoisie » de son temps n’était que l’embryon, le précurseur, d’une engeance d’un type nouveau qui commence à peine à se manifester pleinement, qui arrive aujourd’hui à maturité avec le capitalisme postmoderne. En effet, qu’avons-nous vu dans le monde, « de mémoire d’homme », sinon l’action de ce que Marx décrivait comme la « classe révolutionnaire par excellence [...] qui ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production » ?

Mieux (ou pis) encore : les néo-bourgeois ne peuvent exister sans révolutionner constamment, non seulement les instruments de production, mais aussi les instruments de représentation de la production, et notamment la comptabilité. D’où l’« affaire Enron », les « scandales financiers » en série et les crises de liquidités des dernières années. C’est parce que la bourgeoisie contemporaine ne peut, sous peine de mettre en péril son hégémonie, cesser de révolutionner tout qu’elle est dans une perpétuelle fuite en avant.

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