vendredi 26 août 2011

Le « flag-sur-le-hood-du-cercueil »

(Vendredi 26 septembre)

J'ai eu violemment mal au ventre en voyant le cercueil de Layton recouvert de l'odieux "flag" canadien.

La famille (autant génétique que politique) de Layton aurait dû avoir eu un peu de jugement et de principes: Layton méritait un cercueil neutre, "avec pas de flag".

J'ai vécu (plus que bien d'autres, et plus que je peux le dire pour bien des raisons) la terreur imposée par le Canada sur le Québec au fil des ans, le tout "chapeauté" par ce maudit "flag". Je sais les abominations commises ici-même par les forces armées et autres du Canada qui toutes arboraient et arborent toujours fièrement le "flag". Je frémis toujours à la pensée de ce que les gens en Libye, en Afghanistan et ailleurs ont pu subir aux mains des forces et autres engeances qui sévissent là-bas "sous drapeau canadien", quand on sait ce que ces engeances ont fait et continuent de faire ici.

Tout ceci pour dire que j'ai pleuré comme un veau en voyant le catafalque... mais pas pour les mêmes raisons que les autres. Juste parce que le "flag" occupait la première place.

Que les familles Layton-NPD aient accepté (ou peut-être même voulu) que le flag soit là me rend le NPD, ses pompes, ses oeuvres et toute sa sauce jaune orange bien indigeste.

Et, si jamais le "flag" était voulu dans le testament de Layton lui-même, je serai inconsolable, et pas content du tout de ceux et celles qui seront demeurés des "jackistes-par-delà-la-tombe".

Pour être encore plus clair: pour moi, voir le "flag", c'est comme pour un Juif voir le drapeau hitlérien.

"Last call" pour les laytonistes: que le flag ne soit pas là demain à la télé, lors des funérailles d’État !.

vendredi 19 août 2011

La révolution selon l'Institut: le voir, c'est le croire

Du site de l'Institut du Nouveau Monde...

L'École d'été... a été !

UNE INSERTION QUI FAIT MAL
On a inséré dans Le Déboire de ce matin une chose intitulée "Le Quotidien de l'École d'été". Il s'agit d'une sorte de pub pour un pseudo-événement organisé par l'entreprise de Michel Venne, l'Institut du Nouveau Monde. La prétention des gens de l'Institut n'a pas de bornes: "L'École d'été [...] offre sur un plateau d'argent [sic] la révolution créative à ses quelques centaines de participants [re-sic]."

UNE BELLE BROCHETTE: LA RÉVOLUTION SELON GAGARINE
Et on nous présente des gens comme Dominic Champagne et Charles-Mathieu Brunelle comme des "révolutionnaires"... créatifs, bien sûr.
Faut dire que, parmi les autres révolutionnaires invités à pérorer devant les participants, il y a des gens comme John Parisella, François Legault et Louise Beaudoin, qui sont tous, comme on le sait, dans leur prime jeunesse, en plus d'être de grands révolutionnaires... pourvu qu'on entende révolution au sens de Youri Gagarine: tourner en rond en attendant qu'on nous ramène à terre.

LA JEUNESSE VIEUX-JEU
Tout ceci, comme chantait Aznavourian, "au nom de la jeunesse": en effet, l'événement s'adresse "aux 15 à 35 ans".
Pour reprendre les mots de Wyndham Lewis: "A hundred things are done today in the divine name of Youth, that if they showed their true colors would be seen by rights to belong rather to old age". Voilà bien l'avenir qui nous attend: un Québec dirigé par des jeunes vieux (ou plus précisément, par des jeunes vieux-jeu: "faites vos vieux jeux, mesdames et messieurs, rien ne va plus!").
AH! LES COMMANDITES...
On comprend encore mieux le tout quand on regarde la liste des commanditaires (il faudrait peut-être plutôt parler de "souteneurs") de la chose: Rio Tinto Alcan, Alcoa, le Directeur général des élections, le Secrétariat général à la jeunesse du Québec (qui relève directement du bureau du premier ministre)... sans oublier la ville de Saguenay (et son inénarrable maire). Bon, c'est assez: qui s'assemble, se ressemble.

LA CHARCUTERIE RÉVOLUTIONNAIRE: TIENS, VOILÀ DU BOUDIN!
Ce qui est par-dessus tout répugnant, c'est le charcutage et saucissonnage de l'idée de révolution par ces gens-là: il y aurait une "révolution créative", une "révolution alimentaire", une "révolution des nouveaux médias", une "révolution de la participation citoyenne", une "révolution de l'économie sociale"...
Mao avait bien raison: la révolution n'est pas un dîner de gala... c'est un buffet chinois!



lundi 8 août 2011

Sage rappel

« Au lieu de gagner en intensité, l’exploitation et la domination capitalistes gagnent simplement en extension à mesure que s’accroît le capital, et avec lui le nombre de ses sujets. »

Le Capital, livre I

Vieux Québec et vieille France: quelques funérailles

Toujours en fouillant les archives: je n'étais vraiment pas heureux ce matin-là.

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4 octobre 2009

J’ai allumé le poste de TSF au réseau de la désinformation et j’ai eu un violent cri du cœur : non, non, non, non. Pas ça. Pas à l’église. Ben oui. Il a fallu se rendre à l’évidence : les funérailles de Pierre Falardeau avaient bel et bien lieu dans une église. Dans une église du diocèse du cardinal Turcotte. Et avec un Jésuite (et pas n’importe lequel : le révérend père Guy Paiement) comme officiant.

J’ai perdu la foi, et surtout la foi en l’Église apostolique, catholique et romaine il y a longtemps. Je visite les églises comme je visite les musées : comme des lieux de mémoire, même si les églises, comme les musées, ont souvent la mémoire davantage sélective que collective.

Je ne vais jamais à l’église pour les « offices religieux », sauf pour les funérailles d’amis très proches ou de membres de leur famille. Et à chaque fois je braille comme un veau quand on récite les mots du Pater Noster : « délivrez-nous du mal… ». À chaque fois, je me dis que s’il y avait un bon dieu, un dieu vraiment bon (« infiniment bon. infiniment aimable », comme on nous l’apprenait) juste à force d’entendre cette prière monter vers lui un milliard de fois par jour depuis au moins deux mille ans, il aurait fait quelque chose pour nous délivrer du mal. Mais ce n’est pas le cas. Ainsi soit-il.

J’étais allé aux funérailles d’Émile Boudreau, dans une église passablement « prolétaire » de Rosemont, si je me souviens bien. Pour Émile, je comprends qu'il y ait eu des funérailles "catholiques" : c’était un homme d’une autre génération que la mienne, d’une génération qui pouvait encore croire que l’Église pouvait être porteuse de justice.

J’étais aussi allé aux funérailles de Robert Lemieux, surtout parce que j’avais bien connu son frère. Et là aussi, rien de bien surprenant : quoi de plus normal qu’un brillant avocat, « premier de classe à McGill », même plus ou moins défroqué (ou plus précisément, « dé-togé »), ait des funérailles à l’église Notre-Dame de Grâce ?

J’étais allé, quelques années auparavant, aux funérailles du père de deux de mes amis irlandais. Il était mort à plus de quatre-vingt-dix ans. Il avait combattu les Britanniques, et aussi de Valera. Il avait fini par s’exiler ici. Je crois que, jusqu’à son dernier souffle, il a parlé en faveur de the struggle, cette lutte qu’il avait toujours supportée et aidé (très activement, m'a-t-on dit) à financer : homme paisible, bon père de famille, il était content quand les troupes britanniques en prenaient plein la gueule. Il avait pleuré la mort de Bobby Sands. Au fait... "je me souviens" : j’étais assis à une terrasse de la rue Saint-Laurent avec un de ses fils le lendemain de l’attentat contre les Horse Guards. Un passant s’arrête et dit au fils : « Tell your dad that I hate the British, but that he should leave the horses alone. ». De retour aux funérailles: à l’église, discrètement, au dernier rang, il y avait trois ou quatre « gros monsieurs », visiblement pas de la famille, mais visiblement irlandais. Si on avait été en Irlande, il est probable que des hard men qui leur auraient ressemblé auraient tiré des salves d’honneur au cimetière. Mais ça, c’est une autre histoire.

Revenons aux funérailles de Falardeau : totalement incongru, le spectacle. Je revoyais le Québec à genoux, le vieux Québec réuni autour de son clocher. Ce vieux Québec qui est patriote et rebelle comme la vieille France est résistante : pour la galerie. Comme aurait dit Maurice Vachon: "C'est du fake".

Terrible que Falardeau ait fini comme ça.

samedi 6 août 2011

J'aime la radio communautaire, mais pas partout.

Oui, j'aime la radio communautaire, surtout CIBL et aussi CPAM, et les autres qu'on entend sur le Web.
Mais je n'aime pas quand Radio-Canada (ou, comme on dit chez nous, "Radio-Ottawa") fait "plus pire" que la radio communautaire.
Des sommets (?) ont été atteints la fin de semaine dernière (30-31 juillet) sur la "Première chaîne", (à quelque chose comme "Perrin-sans-Perrin") où on nous faisait entendre un "demolition derby" de voitures miniatures, avec des cris de "enwouèye, varge dessus!" et autres éructations du genre, pendant plusieurs pénibles minutes.
On ne peut que frémir en pensant à ce qu'on entendra au "nonante-cinq virgule un" quand le virage vers la "Radio-Beauduin" sera complété. "Fume, c'est du belge!", comme ils disaient...
J'aurai toujours tendance à respecter l'édit du Sturmfuhrer Daniel-Dubois: "Ne blâmez jamais les Bédouins!"
Mais les Beauduin de ce monde ne sont pas des Bédouins! Ce sont des babouins... et ils sont au pouvoir. Comme quoi on est déjà sur la planète des singes.